Le cra­paud et le mille-pattes ou la confiance en soi

Aujourd’hui, je vous pro­pose de me suivre dans une fable, tou­chante et ins­truc­tive à la fois. J’adore les contes et les fables. Ils sont d’une effi­ca­ci­té redou­table et nous ramène un peu en enfance mais en aidant à pen­ser « plus grand et plus loin ». La fable que je vous par­tage ici ne fait pas excep­tion, elle est extraite du livre Les Phi­lo-Fables, de Michel Pique­mal et Phi­lippe Lagau­trière, Albin Michel 2003.

His­toire de la Chine ancienne – Le cra­paud et le mille-pattes

« Un mille-pattes vivait tran­quille, insou­ciant et heu­reux, lorsqu’un jour un cra­paud, qui habi­tait dans les parages lui posa une ques­tion bien embarrassante : 

- Lorsque tu marches, lui deman­da-t-il, dans quel ordre bouges-tu tes pattes ?

Le mille-pattes fut si trou­blé par la ques­tion du cra­paud qu’il ren­tra aus­si­tôt dans son trou pour y réflé­chir. Mais il avait beau se creu­ser la cer­velle, il ne par­ve­nait pas à trou­ver de réponse. A force de ques­tion­ne­ments, il finit par ne plus être capable de mettre ses pattes en mou­ve­ment. Il res­ta blo­qué dans son trou, où il mou­rut de faim. »

Ah, mais non ! C’est pas OK !

Pauvre, pauvre mille-pattes, il me fait réel­le­ment de la peine, car il s’est lit­té­ra­le­ment per­du dans cette intros­pec­tion, il a vrai­ment com­men­cé à dou­ter de lui-même, il a cru que le cra­paud savait mieux que lui. Il a cru que la ques­tion du cra­paud était juste et inté­res­sante et il s’est blo­qué dessus …

Alors bien sûr, l’introspection est utile et néces­saire. On sait bien dans le coa­ching ou dans les bilans de com­pé­tences qu’il est incon­tour­nable pour les per­sonnes de com­prendre leur mode de fonc­tion­ne­ment. Indis­pen­sable de se connaître mieux, d’identifier ses moti­va­tions pro­fondes, intrin­sèques et ses besoins.  Mais il ne faut oublier ni l’objectif final ni le pou­voir d’a­gir. C’est impor­tant de pas­ser à l’action aus­si et tant pis si on fait des erreurs et si on « s’emmêle » les pattes. On tom­be­ra mais en res­tant vivant.

Donc, l’introspection oui, mais pas n’im­porte com­ment. Le ques­tion­ne­ment sur soi n’est pas OK s’il n’amène qu’à dou­ter de soi. Il doit au contraire être accom­pa­gné de res­pect, de sou­tien et assu­rer une res­tau­ra­tion de la confiance en soi.

Alors si j’étais une petite fourmi …

… je pour­rais me glis­ser dans le trou du mille-pattes et voi­ci ce que j’aimerais lui dire : « Cher mille-pattes, ne doute pas de ce que tu sais déjà faire. Au contraire, tu peux admi­rer et être fier de toutes ces pattes qui savent déjà si bien te trans­por­ter. Vas‑y, sors de ton trou, il fait soleil dehors. Et si tu recroises le cra­paud, dis-lui que tu bouges tes pattes dans le bon ordre … celui qui te per­met d’avancer et de recu­ler effi­ca­ce­ment et repre­nez vos acti­vi­tés les gars ! »

En conclu­sion, soyez soutenu‑e, accompagné‑e dans vos intros­pec­tions, et que ce regard exté­rieur per­mette de valo­ri­ser ce qui est décou­vert. Mon 2ème conseil est de ne pas perdre de vue la pos­si­bi­li­té de pas­ser à l’action, tou­jours. Les actions ont du sens en com­plé­ment de l’introspection, même elles ne sont pas toutes cou­ron­nées for­cé­ment de succès.